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31 octobre 2016

Aujourd'hui 31 Octobre Je vais vous parler du

 

Aujourd'hui 

31 Octobre

 

Je vais vous parler 

 

du Louvre

 

Avec le Démon assyrien

 

Ce démon à l’aspect hybride présente une face de lion ou de chien grimaçante, ses yeux sont exorbités et deux cornes pointent au sommet de son crâne. Ce sont autant d’éléments qui faciliteront la formation de l’iconographie démoniaque par les catholiques bien des siècles plus tard. La forme générale de son corps est humaine mais ses mains et ses pieds se terminent par des griffes tel un aigle, son pénis a la forme d’un serpent et il porte une queue de scorpion. Enfin il est doté de deux paires d’ailes dans le dos. On le trouve en position accroupie ou bien debout sur les autres statuettes du Louvre ou du British Museum. Sa main droite est levée vers le ciel signifiant la vie tandis que sa main gauche est baissée signifiant la mort, la destruction.

Hanpa, son divin père règne sur le monde infernal. Et selon Henrietta Mc Call, notamment, Pazuzu serait une incarnation de la déesse Tiamat, personnification des eaux salées où règnent le chaos par opposition à Apsu, dieu représentant les douces eaux souterraines bienfaitrices. Dans le dos de la statue datant du VIII° siècle avant notre ère conservée au Louvre, que l’on trouvera dans les salles consacrées à l’empire assyrien, le démon se présente ainsi

Je suis Pazuzu, fils de Hanpa. Le roi des mauvais esprits des vents, qui sort violemment des montagnes en faisant rage, c’est moi !

En plus de ces maléfiques qualités cette inscription nous confirme la place du démon, au sommet, dans la hiérarchie des personnalités figurants au panthéon assyrien.

Plaque de conjuration contre la Lamashtu, dite plaque des enfers - Bronze - Epoque néo Assyrienne

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Plaque de conjuration contre la Lamashtu, dite « plaque des enfers » – Bronze – Epoque néo-assyrienne

La Lamashtu, épouse du démon Pazuzu, agenouillée sur un âne qui doit la conduire vers le désert

Epoux de la déesse Lamashtu, Pazuzu est un démon de nature ambivalente. Il peut faire usage de ses pouvoirs de manière dévastatrice ou bien avec bienveillance pour libérer la victime de son épouse de sa maladie. Les assyriens croyaient qu’il pouvait contraindre Lamashtu à quitter le corps du malade puis à la guider vers le monde des Enfers. Pour preuve de cette croyance on ira observer la plaque de conjuration à Lamashtu conservée au musée du Louvre. Pazuzu y est reconnaissable au revers. Ainsi les Assyriens ont fabriqués de nombreuses amulettes et statuettes à l’effigie de Pazuzu pour conjurer les pouvoirs mortels de Lamashtu, démone stérile, qui volait les enfants sitôt nés ou rendait malade les femmes en couches.

Il convient de rappeler que le panthéon des assyriens est complexe, dominé par des dieux incarnant des aspects de la nature, des forces primordiales ainsi qu’une myriade de démons de natures diverses. La connaissance de la religion pratiquée par les assyriens est assez bien partagée. Il suffira de se pencher sur un ouvrage de Georges Contenau ou sur Les Hymnes et Prières aux dieux de Babylonie et d’Assyrie de Marie-Joseph Seux, pour en être convaincu. Cette connaissance a été permise par les témoignages écrits recueillis sur des tablettes d’argile ou encore par le biais d’objets de culte et d’objets d’art réalisés par les Assyriens.
L’art assyrien témoigne bien de cette religion polythéiste, on peut le voir à travers les êtres fantastiques gardiens des palais principaux et régionaux à Khorsabad, Ninive ou encore à Nimrud. Cet art s’est développé en deux temps, d’abord pendant la période médio-assyrienne entre le XV° et le XIII° siècle avant notre ère puis pendant la période néo-assyrienne du IX° au VII° siècle. On renverra à la très bonne page Wikipédia sur l’Assyrie pour plus de détails concernant l’organisation palatiale de l’empire, sa politique conquérante et les formes d’art mises en oeuvre (bas-reliefs en pierre dans les palais, en bronze pour les portes de Balawat, glyptique, art de l’ivoire…) ou au manuel d’Agnès Benoit qui fait la synthèse des grands thèmes de ces arts assyriens.

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